Le Salary Cap et le Contrat NFL
Le Salary Cap
Introduction
Dans la NFL, pendant très longtemps les contrats étaient pratiquement exclusifs : un joueur appartenait à une franchise pour toute sa carrière, et à part un échange ou une libération il avait peu de chance de jouer ailleurs.
Puis est arrivée la Free Agency, permettant aux joueurs de monnayer beaucoup plus librement leurs services. Néanmoins, la ligue a vite compris que permettre aux talents en fin de contrat de circuler plus facilement pouvait signifier autre chose : certains propriétaires aux poches plus profondes que d’autres allaient essayer d’en profiter pour amener les meilleurs talents chez eux à grands renforts de millions. Cela pouvait risquer d’engendrer ce qu’on a vu lors de la bataille entre la NFL et l’AFL concurrente dans les années 1960 : une « course à l’armement » avec une flambée des prix.
C’est pourquoi la Free Agency est venue avec une invention majeure : le Salary Cap, et un peu plus tard son petit frère, le Salary Floor.
Salary Cap et Salary Floor
Le Salary Cap (SC) peut être traduit en français par « plafond salarial ».
C’est la somme maximale qu’une équipe peut dépenser pendant une année en rétributions pour les joueurs. Cette somme est unique pour toutes les équipes; elle est calculée par la ligue tous les ans, et communiquée au début du mois de Mars. Les équipes ont jusqu’au 11 Mars, date de la nouvelle année NFL, pour être sous le Salary Cap avant d’entamer la Free Agency.
La formule de calcul est gardée secrète par la NFL, néanmoins on sait que le Salary Cap suit l’évolution des revenus de la ligue (contrats lucratifs signés avec la télé, etc). Pour donner une idée de l’expansion de la NFL, le tout premier Salary Cap en 1994 était de 34M$, et en 2014 il était de 133M$.
Beaucoup moins connu que le Salary Cap, existe le Salary Floor (SF). Alors que le Salary Cap est une volonté de la NFL (ne dépensez pas trop pour la parité du sport), le Salary Floor est une volonté de la NFLPA, l’association des joueurs. En effet, il indique la somme minimale que les équipes doivent dépenser en rétribution pour les joueurs.
Contrairement au Salary Cap, qui est revalorisé annuellement, le Salary Floor se calcule sur une période de 4 ans. La règle stipule que sur cette période de 4 ans, les équipes doivent dépenser au moins 89% du Salary Cap total de la période, ET que la totalité des équipes doivent dépenser au moins 95%. Une équipe peut donc rater les 89% une ou deux années pendant la période, du moment qu’elle atteint les 89% sur la période complète. Et la limite globale de 95% a été ajoutée pour que toutes les équipes ne se contentent pas de rester à 89%.
Le Salary Cap est le pilier de la relative équité qui existe dans la NFL, et il pose de nombreux maux de crânes aux General Managers lorsqu’ils doivent créer les contrats des joueurs. En effet, avec le Salary Cap est arrivée toute une terminologie pour les contrats NFL : en fonction de leur structure, ils pèsent plus ou moins dans le Salary Cap. Et si le terme « rétributions » a été utilisé un peu plus haut au lieu de « salaires », c’est pour une bonne raison : les salaires ne sont pas la seule composante.
Le contrat NFL
Introduction
Un contrat NFL est exactement comme n’importe quel contrat de travail partout ailleurs : vous signez chez un employeur qui vous rétribue pour votre travail. Néanmoins il y a quelques petites différences.
La première est que votre employeur (la franchise) en réfère à une entité supérieure (la NFL), qui doit valider le contrat. La seconde, c’est qu’il n’existe virtuellement aucun CDI, même si dans des temps reculés ça pouvait s’apparenter à cela. Avec l’arrivée de la Free Agency, cela fonctionne bien plus sur le mode du CDD… un CDD un peu spécial.
Lorsqu’un joueur signe quelque part, les quatre informations les plus importantes sont :
- La durée totale du contrat;
- Le montant total du contrat;
- Le montant garanti du contrat;
- La durée et le montant de l’option si option il y a.
Les deux premiers critères sont facilement compréhensibles : le contrat dure un certain nombre d’années pour un certain montant total. Néanmoins, rien n’assure que le joueur fera la totalité du contrat avec l’équipe : il peut être libéré avant, être échangé, prendre sa retraite ou se blesser gravement.
L’option, d’une durée et d’un montant distinct à ceux du contrat, est une « pré-extension » du contrat : si jamais tout se passe bien entre le joueur et l’équipe pendant la partie principale, l’équipe peut activer l’option, prolongeant automatiquement le contrat de la durée de l’option pour la somme prévue dans l’option.
Enfin, si la durée, l’argent total et la présence d’une option sont les nombres qui sautent aux yeux tout de suite, l’argent garanti est le vrai premier indice quant au poids du contrat dans le Salary Cap; en effet, comme son nom l’indique, il représente la somme que le joueur est sûr de gagner en signant le contrat, alors que l’argent total va être étalé sur toutes les années du contrat (et de plus il y a une chance qu’il ne soit même pas payé en totalité).
Pour vraiment comprendre la place pris dans le Salary Cap par le contrat, année après année, il faut plonger dans sa structure.
La structure d’un contrat NFL
Lorsqu’un contrat est signé entre un joueur et une équipe NFL, plusieurs éléments essentiels entrent en jeu chaque année du contrat :
- Le signing bonus, ou bonus de signature;
- Le salaire de base;
- Les autres bonus;
- Les incentives ou primes à la performance;
- Le (Salary) Cap Hit ou poids sur le Salary Cap;
- Le Dead Money ou argent mort;
- La présence d’une offset clause;
- La présence d’une injury clause.
LE SIGNING BONUS
Le signing bonus, ou « bonus à la signature », veut bien dire ce qu’il veut dire : c’est l’argent que le joueur touche intégralement dès qu’il appose sa signature au bas du contrat. C’est ici qu’on retrouve une grande partie de l’argent garanti.
En général, les équipes vont mettre une somme assez grande pour appâter le joueur, d’autant plus que la ligue a ajouté un système à leur disposition pour réduire le poids du signing bonus dans le Salary Cap : la somme du bonus peut être découpée à parts égales sur les années du contrat, avec un maximum de 5 ans.
Par exemple, si un joueur signe un contrat de 5 ans avec 10M$ de signing bonus, l’équipe peut choisir de découper le bonus en 2, 4 ou 5; cela donnerait une répartition respective de 5M$ sur les 2 premières années, 2.5M$ sur les 4 premières années, ou 2M$ sur les 5 années du contrat. Cela permet de limiter l’impact du bonus sur le Salary Cap permettant ainsi de payer les joueurs sans aller à l’encontre de l’intérêt des équipes.
LE SALAIRE DE BASE
C’est la partie la plus évidente : le joueur reçoit un salaire de base tous les ans.
En général, le salaire est versé toutes les semaines ou toutes les deux semaines, mais l’équipe et le joueur peuvent se mettent d’accord sur une manière différente.
Le salaire de base ne peut pas être inférieur à une certaine valeur en fonction des années d’ancienneté du joueur : Rookie, 1 an, 2 ans, 3 ans, 4 à 6 ans, 7 à 9 ans et 10+ ans. Actuellement, l’ensemble des salaires minimaux augmente de 15000$ tous les ans (par exemple, le salaire minimal des 10+ ans étaient de 910k$ en 2011 et sera de 1.045M$ en 2020).
LES AUTRES BONUS
En plus du signing bonus et du salaire de base, il y a d’autres bonus que le joueur peut recevoir en dehors du terrain.
Workout Bonus : c’est un bonus versé au joueur s’il vient à un certain nombre d’entraînements facultatifs pendant l’intersaison. Cela ne fonctionne évidemment pas pendant la saison, où tout entraînement est obligatoire.
Roster Bonus : c’est un bonus versé au joueur s’il fait partie du roster de l’équipe à une date donnée. Ce n’est pas forcément le roster final des 53 joueurs avant la saison régulière; il arrive que la date soit le 1er Mars ou le 11 Mars, date de la nouvelle année NFL.
Promotional Bonus : c’est un bonus versé au joueur s’il fait un certain nombre d’apparitions en public pour l’équipe.
Option Bonus : c’est un bonus versé au joueur si son contrat contient une option et que l’équipe décide de l’activer.
LES INCENTIVES
Les incentives peuvent être traduites par « primes à la performance ». Contrairement aux signing bonus et autres bonus, c’est de l’argent supplémentaire que le joueur peut gagner sur le terrain.
Ces primes sont payées lorsque le joueur accomplit une certaine statistique au cours de la saison. Ces statistiques peuvent être générales (nombre de matchs en tant que titulaire, nombres de snaps) ou spécifiques au poste du joueur (réceptions pour un receveur, sacks pour un pass-rusher, pourcentage de Field Goals pour un Kicker, etc).
Il y a deux types distincts d’incentives.
Likely To Be Earned (LTBE) : ces primes reposent sur une performance que le joueur a déjà atteinte la saison passée, et donc qu’il a « une chance réelle de gagner » (traduction de Likely To Be Earned). Ces LTBE comptent dans le Salary Cap car on part du principe que le joueur VA les obtenir.
Not Likely To Be Earned (NLTBE) : ces primes reposent sur une performance que le joueur n’a pas atteint la saison passée, et donc qu’il a « peu de chances de gagner » (traduction de Not Likely To Be Earned). Ces NLTBE ne comptent pas dans le Salary Cap car on part du principe que le joueur ne va PAS les obtenir.
En général, les équipes adorent mettre des NLTBE dans les contrats, pour motiver les joueurs et ne pas gonfler leur Salary Cap, alors que les joueurs adorent les LTBE, qui leur permettent de toucher des primes qu’ils savent accessibles, mais qui comptent dans le Salary Cap. C’est un équilibre subtil à trouver entre l’un et l’autre lors de l’établissement du contrat.
LE (SALARY) CAP HIT
Le Salary Cap Hit (qu’on appelle plus rapidement Cap Hit) est la somme que le contrat va représenter dans le Salary Cap de l’équipe pour une année donnée.
C’est en additionnant les Cap Hits de tous les contrats des joueurs sur une année qu’on a le Cap Hit Total, et c’est bien entendu un nombre qui doit rester sous le Salary Cap de l’année.
Avec le Dead Money, c’est la somme la plus importante pour une franchise NFL, car ce sont elles qui vont conditionner le comportement de l’équipe dans le futur : peut-on organiser les autres futurs contrats en fonction de celui-ci ? Doit-on essayer de restructurer le contrat pour abaisser le Cap Hit ? Doit-on libérer le joueur ?
Le Cap Hit résulte en général de la somme entre :
- Une partie du signing bonus si celui-ci n’est pas encore complètement compté;
- Le salaire de base;
- Les autres bonus;
- Les incentives LTBE.
LE DEAD MONEY
Le Dead Money ou « argent mort » est un terme très bien trouvé : c’est l’argent garanti que vous devez à un joueur qui n’est plus dans votre effectif. A chaque année du contrat correspond de l’argent mort qui compte automatiquement contre le Salary Cap si vous libérez le joueur.
Comme on parle d’argent garanti, la grande majorité de l’argent mort est la partie du signing bonus qui n’a pas encore été comptabilisée dans le Salary Cap, à laquelle vient s’ajouter toute autre somme garantie dans les années restantes du contrat résilié.
Normalement, tout cet argent mort devrait compter dans le Salary Cap de l’année de libération du joueur, mais la NFL a mis un autre mécanisme en place pour aider les franchises en difficulté : chaque année, les équipes peuvent désigner deux joueurs comme des « Post-May 12 cut » . En d’autre termes, quelque soit la date de leur libération, ils seront considérés comme ayant été libérés après le 12 Mai (l’équivalent de la « nouvelle année » pour les bonus des contrats NFL).
Quel avantage ?
- Si un joueur est libéré avant le 12 Mai, tout l’argent mort s’accumule directement sur le Cap Hit de l’année en cours.
- Si un joueur est libéré après le 12 Mai, seul l’argent mort de l’année en cours compte dans le Cap Hit; l’argent mort restant comptera dans le Cap Hit de l’année suivante.
C’est donc un moyen pour les équipes d’amortir un peu le coût de la libération d’un joueur pour l’année en cours en cas de mauvaise situation du Salary Cap (même si techniquement c’est reculer pour mieux sauter car tout l’argent mort DEVRA compter à un moment ou à un autre).
L’OFFSET CLAUSE
L’offset clause est une clause du contrat qui permet à l’équipe qui perd un joueur en cours d’année NFL de faire payer tout ou partie de ce qu’elle lui doit à la nouvelle équipe qui l’engage.
Par exemple, un joueur a un contrat avec l’équipe A qui contient une offset clause. L’équipe A doit lui payer 4M$ pour 2012, mais elle libère le joueur et celui-ci signe pour l’équipe B qui lui paye 3M$ pour 2012. Dans ce cas, l’équipe A ne paye qu’1M$, les 3M$ restants étant payés par l’équipe B.
Bien entendu, les équipes veulent absolument mettre des offset clauses dans les contrats pour limiter leurs dépenses en cas de libération des joueurs, alors que les joueurs eux-mêmes ne veulent pas de ces clauses pour gagner sur les deux tableaux.
L’INJURY CLAUSE
L’injury clause ou « clause de blessure » veut dire exactement ce qu’elle indique : que se passe-t-il lorsque le joueur se blesse et se retrouve indisponible pour une longue période ? Gagne-t-il une somme garantie, peut-on le libérer contre paiement d’une certaine somme ?
C’est une clause que l’on retrouve en général chez les joueurs âgés ou qui ont un lourd passé avec les blessures.
Quelques types de contrat
Front-loaded Contract : c’est un contrat dont une grande partie du montant total est payé sur les premières années. Son avantage est d’appâter les joueurs car il a forcément un gros signing bonus avec des salaires de base astronomiques dès le début. Le risque est que le joueur se rate complètement pendant cette période et que vous vous retrouviez avec un Cap Hit énorme pour pas grand-chose.
Back-loaded Contract : c’est un contrat dont une grande partie du montant total est payé sur les dernières années. Son avantage est que le joueur ne coûte pas trop cher au début, vous pouvez même mettre un signing bonus conséquent puisque vous limitez les salaires de base au début du contrat. Les salaires vont ensuite augmenter avec le temps, en même temps que le Cap Hit, et le but est que 1) vous ayez fait de la place dans le Salary Cap d’ici-là ou 2) vous avez structuré intelligemment de sorte à n’avoir pas (trop) d’argent mort et la libération ne vous coûte (presque) rien.
One-Shot Contract : c’est un contrat d’un an (avec possiblement des options pour plus) qui est plutôt pingre en signing bonus et en salaire de base, mais qui peut être rempli d’autres bonus et d’incentives. Le but de ce contrat est de donner un an au joueur pour prouver sa valeur : il ne coûte pas cher à l’équipe, et le joueur est motivé par les bonus et incentives.
Contract Extension : c’est un contrat qui est en fait une extension d’un contrat précédent. Quand une équipe fait une extension de contrat, c’est parce qu’elle est contente du joueur et souhaite le resigner « en avance » avant l’année où il devient Free Agent. Cela permet deux choses : de une, le joueur ne sera pas tenté d’aller voir ailleurs pour gagner plus en Free Agency si on le resigne en avance, et de deux, ça permet d’avoir une idée du Salary Cap quand il faudra resigner d’autres joueurs qui, eux, deviendront FA (on ne peut pas resigner tout le monde en même temps).
Restructured Contract : c’est un contrat qui est modifié au cours de son existence. En général, on restructure un contrat lorsqu’on veut faire un peu de place dans le Salary Cap : la méthode préférée est de prendre le salaire de base d’une année et d’en transformer une partie en signing bonus qu’on va pouvoir étaler sur les années restantes du contrat. Ainsi, on diminue le Cap Hit sur l’année en cours, mais la contrepartie est qu’on augmente celui des années suivantes puisqu’on rajoute de l’argent. Ce n’est pas une catastrophe de restructurer un contrat de temps en temps, mais quand on commence à restructurer plusieurs contrats dans la même année, c’est mauvais signe.
Voidable Contract : c’est un contrat qui contient des « voidable years » , ce qu’on pourrait traduire par des « années fantômes ». Elles viennent s’accoler aux années du contrat, et peuvent être annulées si une condition décidée par l’équipe et le joueur est remplie. Le but des années fantômes est simple : diminuer la part du signing bonus par année en prolongeant le contrat; elles n’ont donc de sens que pour les contrats inférieurs à 4 ans, puisque le signing bonus ne peut être étalé que sur 5 ans maximum. Avantage pour le joueur : possibilité de gagner un plus gros signing bonus (puisqu’il sera étalé sur un plus grand nombre d’années) et possibilité de finir le contrat plus tôt en annulant les années fantômes. Avantage pour l’équipe : un Cap Hit réduit par année du contrat… mais gros désavantage : si le joueur annule les années fantômes, la part du signing bonus étalée sur celles-ci s’accumulent directement sur le Cap Hit. C’est donc un jeu dangereux pour l’équipe de monter ce type de contrat.
Reserve/Future Contract : c’est un contrat signé avec un Free Agent à la fin de l’année en cours qui ne commence qu’au début de l’année suivante. Cela veut dire que le contrat ne compte que contre le Salary Cap (et le compte de 90 joueurs) de l’année suivante. En général c’est un contrat à minima qui est signé avec des jeunes joueurs talentueux qu’on ne veut pas voir partir ailleurs (les joueurs du practice squad par exemple).
Split Contract : c’est un contrat qui mentionne deux salaires de base pour le joueur : le salaire s’il joue la saison complète, et un salaire inférieur s’il se blesse et rate une partie de la saison sur Injury Reserve. En général, seuls les rookies et les joueurs au lourd passif de blessures signent ce genre de contrat.
Rookie Contract : c’est le premier contrat des rookies. Il est structuré d’une manière bien particulière, cf. section suivante.
Les contrats rookies
Jusqu’à 2011, il n’y avait aucune limitation sur le contrat des rookies, leur durée et leur montant. Cela a créé une escalade rapide à celui qui offrirait le plus gros contrat aux premiers tours de la draft, et on a même vu certains rookies faire un holdout (refuser de s’entraîner et de jouer) parce qu’ils avaient été choisi plus bas que prévu par les experts, perdant ainsi des millions de dollars sur leur contrat.
Pour preuve, le plus gros contrat rookie de l’histoire a été le dernier premier choix avant l’établissement d’une échelle en 2011 : le Quarterback Sam Bradford a signé pour 6 ans et 78M$ aux Rams de Saint-Louis.
Au vu de ces dépenses démesurées pour des jeunes qui n’avaient encore RIEN prouvé au niveau professionnel, la ligue a décidé d’instaurer une échelle de contrat pour les rookies en fonction de leur position dans la draft. Ainsi, en 2011, le premier choix Quarterback Cam Newton a signé pour 4 ans et 22M$ avec les Panthers de Carolina… soit une différence de 2 ans et 56M$ par rapport à Bradford !
Cette échelle a plusieurs buts :
- Stopper la course au plus gros contrat rookie dans l’histoire de la NFL;
- Ne pas laisser les équipes se mettre dans une situation impossible par rapport au Salary Cap en payant une somme astronomique pour ce qui pourrait devenir un bust;
- Stopper les holdouts de la part des rookies, puisque les salaires sont limités.
La nouvelle échelle, qui utilise plusieurs formules détenues secrètes par la NFL, fixe des limitations sur :
- La durée du contrat;
- Le montant total du contrat;
- Le salaire de la première année.
LA DUREE DU CONTRAT
En fonction du tour de draft, la durée du contrat est fixée :
- Premier tour : 4 ans avec une option pour une 5e année.
- Le reste des draftés : 4 ans.
- Les non-draftés : 3 ans.
L’équipe qui souhaite activer l’option du premier tour pour la 5e année doit le faire entre la fin de la 3e saison du joueur et le 3 Mai précédent la 4e saison (soit une fenêtre de quatre à cinq mois selon le parcours de l’équipe, avec ou sans playoffs).
Si elle décide d’activer l’option, alors le salaire de cette 5e saison est garanti et dépend cette fois de la position du rookie dans la draft et de son poste sur le terrain :
- Du choix #1 au choix #10 : c’est la moyenne des 10 plus gros salaires au poste du joueur.
- Du choix #11 au choix #32 : c’est la moyenne entre les 3e et 25e plus gros salaires au poste du joueur.
LE MONTANT TOTAL DU CONTRAT
Les équipes ne peuvent plus signer n’importe quel montant pour les contrats rookies, car la ligue a mis en place des gardes-fous. Voici leur liste.
Total Rookie Compensation Pool (TRCP) : c’est la somme d’argent totale que l’ensemble des 32 équipes peuvent dépenser sur les montants de tous les contrats rookies d’une année donnée. C’est une somme calculée par la ligue qui lui sert de référence pour ce qui suit.
Total Rookie Allocation (TRA) : c’est la somme d’argent totale qu’une équipe peut dépenser sur les montants totaux de tous les contrats rookies d’une année donnée. Elle est calculée comme un pourcentage du TRCP en fonction de la position et du nombre des picks de l’équipe.
Undrafted Rookie Reservation (URR) : c’est une somme d’argent totale qu’une équipe peut dépenser sur les signing bonus des contrats de ses rookies non draftés d’une année donnée. Elle est fixe pour toutes les équipes.
Le TRA est bien sûr la plus importante des trois sommes : c’est celle qui force les équipes à limiter les montants totaux des contrats.
LE SALAIRE DE LA PREMIERE ANNEE
Là aussi les équipes ne peuvent plus offrir n’importe quel salaire sur la première année du contrat de rookie, car la ligue a mis en place d’autres gardes-fous. Voici leur liste.
Year-One Rookie Compensation Pool (YORCP) : c’est la somme d’argent totale que l’ensemble des 32 équipes peuvent dépenser sur la première année des contrats des rookies d’une année donnée. C’est donc l’équivalent du TRCP mais uniquement sur la première année.
Year-One Rookie Allocation (YORA) : c’est la somme d’argent totale qu’une équipe peut dépenser sur la première année des contrats de ses rookies d’une année donnée. A l’instar du TRA par rapport au TRCP, elle est calculée comme un pourcentage du YORCP en fonction de la position et du nombre de choix à la draft d’une équipe.
Year-One Formula Allotment (YOFA) : c’est le salaire de base « idéal » d’un rookie pour sa première année en fonction de sa position dans la draft. Ce chiffre sert de guide dans les négociations entre l’agent/joueur et la franchise; en général, le salaire final ne dévie pas énormément du YOFA.
Year-One Minimum Allotment (YOMA) : c’est le salaire de base minimum d’un rookie pour sa première année en fonction de sa position dans la draft. Évidemment, on a YOFA > YOMA; c’est pour empêcher les équipes de tirer les salaires des rookies vers le bas, surtout dans les tours inférieurs.
* * *
En résumé, lorsque la draft est terminée, la NFL fournit à chaque équipe (en plus de l’URR qui est le même pour toutes) :
- son TRA (le plafond de dépense sur les montants totaux des contrats rookies);
- son YORA (le plafond de dépense sur la première année des contrats rookies);
- le couple YOFA/YOMA pour chaque rookie (salaire idéal/salaire minimal).
Que se passe-t-il en cas d’échange ?
Pour terminer, parlons de ce qu’il se passe en cas d’échange d’un joueur. Commençons par dire que la période des échanges va du début de la nouvelle année NFL, le 11 Mars, jusqu’au mardi suivant la 8e semaine de la saison régulière; soit une période de début Mars à fin Octobre.
Quand un joueur est échangé contre un tour de draft et/ou un autre joueur, l’équipe qui récupère le joueur récupère son contrat en même temps; d’où l’intérêt de payer le salaire de base du joueur par semaine.
L’équipe a alors un choix : soit elle conserve le contrat et reprend la charge de tous les versements à faire dans le futur (tout ou partie du salaire de base qui reste dans l’année + les salaires à venir, le signing bonus qu’il reste, les incentives etc), soit elle propose un nouveau contrat au joueur.