Analyse : Minnesota Vikings – Green Bay Packers (Franck)

Minnesota Vikings 10 – 24 Green Bay Packers

Webb dans la toile des Packers

Adrian Peterson. Adrian Peterson. Ce nom, les défenseurs des Packers ont du l’entendre bien plus que n’importe qui ces 6 derniers jours lors des briefings. Ils ont du en rêver la nuit, en faire des cauchemars. Il faut reconnaître que les 199 yards et le touchdown que « All Day «  a engrangé contre eux six jours auparavant, ajoutés aux 210 yards et un TD il y a 5 semaines, ça peut traumatiser un coordonnateur défensif. Dom Capers, le coordonnateur défensif en question, pouvait toutefois se réjouir du retour au jeu du DB Charles Woodson. Voilà qui devait encore plus permettre de contrôler le jeu de passe du QB Christian Ponder. Hey Wait a  minute, c’est Joe Webb qui est titulaire en raison d’une blessure au triceps de Ponder, mais ça change tout ça. Bon ça restera à voir car Joe Webb n’a pas pris un snap cette saison et affiche des stats pour sa carrière (trois match c’est une carrière ?)  (80/152, 853 yards, 3 TD et 5 INT) qui sont loin d’être effrayantes. Adrian, tu va avoir du boulot aujourd’hui.

Le premier drive du match confirma que le salut des Vikings passerait par le jeu au sol. En effet, après un bon retour (37 yards) du kick off d’engagement du CB Marcus Sherels, les Vikings, sur leur ligne des 32 yards commencérent par deux courses d’Adrian Peterson mais se retrouvèrent confrontés à un troisième down et 3 yards à gagner. Sur ce jeu, Joe Webb, vif et inspiré mystifia le LB Brad Jones et gagna 17 yards sur un jeu d’option, notamment grâce à un excellent block du TE Kyle Rudolph sur le LB Clay Matthews. Sur la fin de l’action, il fallait remarquer le block plein d’enthousiasme mais totalement dans le vide d’Adrian Peterson.

Jeu suivant,  suspens….. une course d’Adrian Peterson pour 8 yards sur un grand classique, course sur la droite intérieure derrière un bon block en décrochage du LT Charlie Johnson. Rebelote sur le jeu suivant pour 7 yards un peu plus à l’extérieur de sa ligne. First and ten sur les 18 yards de Green bay et nouvelle option pour Adrian Peterson plein centre pour 10 yards. L’option marche bien alors on remet çà avec Joe Webb pour 5 yards. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et sur la course suivante Charles Woodson plaqua Peterson pour une perte de 2 yards, rendu possible par ce que l’on peut appeler un block furtif du WR Jarvius Wright. Celui-ci laissa  passer Woodson, à se demander s’il avait connaissance du jeu annoncé. Sur le troisième down et 7 yards, Joe Webb rassura Lambeau Field en démontrant que ses bras étaient bien moins dangereux que ses jambes avec une bonne vieille passe moisie qui retomba 8 yards devant lui mais à un plus d’un yard du WR Jerome Simpson, dans ses chevilles et à contre-pied.  Ce qui a paru inquiétant sur le coup c’est l’attitude de Joe Webb sur ce premier jeu de passe. La pression était certes réelle mais loin d’être bouillante mais Webb  n’était pas à l’aise du tout dans sa mécanique et ressemblait au QB qui regarde partout mais ne voit rien pour finir par balancer un passe complètement hors tempo. Le K Blair Walsh rentabilisa de 33 yards ce drive (8 courses et une passe ratée) qui s’avérera être la meilleure phase offensive des Vikings.

La suite du match prouvera que ce drive a bien été décrypté par le staff des Packers qui remarqua également l’attitude suspecte de Joe Webb sur sa première tentative de passe.

Le début de match des Packers fut moins tranchant et fut sanctionné par un three and out. Les deux jeux suivants des Vikings laissèrent entrevoir un plan de match parfait avec à nouveau un gain intéressant au sol, un first down et rideau. En effet, la défense des Packers a alors commencé à décrypter les jeux adverses, comme le démontra le plaquage de Woodson (encore lui) sur Peterson lors d’un jeu que les Vikings avaient déjà joué trois fois lors du premier drive. Sur la troisième tentative, Joe Webb rappela à tout le monde qu’il n’avait pas joué de la saison. Pris par le LB Erik Walden il tenta malgré tout une passe de poussin qui flotta dangereusement dans les airs.

Les Packers récupèrent le ballon et Aaron Rodgers conduisit un modèle de drive équilibré (6 courses et 4 passes réussies dont 3 pour ses RB DuJuan Harris (2) et Ryan Grant sur 4 tentées) bien aidé par une défense des Vikings trop agressive et en sur poursuite sur les jeux de courses. Sur un jeu de passe, la différence d’attitude entre les deux QB fut flagrante. Passe appelée, bonne pression des Vikings notamment celle de Jared Allen, qui mettent la main sur Rodgers mais celui-ci reste d’un calme olympien et gagna 2 yards. Ca aide d’avoir un QB pro bowler. Le choix de jeux reflèta également une interprétation expresse de la défense des Vikings par les Packers. Défense agressive, une bonne screen et on voit si elle est également réactive. Trois fois Rodgers a joué des screens pour des gains de 15 yards environ.  A 8 yards de la ligne, DuJuan Harris a fini le travail en déstabilisant toute la défense avec un seul cut et un bel effort final pour le premier TD (confirmé par vidéo) du match et donnait un avantage aux Packers (7-3) qu’ils ne lâcheraient plus.

Le drive suivant confirma que le jeu aérien des Vikings allait connaître des ratés. En effet, bien protégé, Joe Webb du se résoudre a courir pour 11 yards après avoir désespérément chercher un receveur ouvert. 2 jeux plus tard, Joe Webb fut l’auteur d’une action assez inédite mais qui confirma ses problèmes à bouger dans la poche puisqu’il s’auto sacka en trébuchant dans les pieds de Clay Matthews qui avait eu le mérite de prendre de vitesse le LT Matt Kalil. Les bons joueurs sont toujours au bon endroit.

L’action suivante sera appelée la spéciale Webb. Celui-ci conserva trop le ballon et une fois dans les pattes du LB Mike Neal éjecta, façon cloche, le cuir loin de tout receveur ce qui fut sanctionné par une intentional grounding.

A ce moment du match (début du second quart temps), il était évident que les Vikings jouaient sans Quaterback et que la défense des Packers avait décrypté le jeu de course de Peterson.

Le drive suivant fut interrompu par un sack de Jared Allen pour une perte de 8 yards. Heureusement pour eux, la défense des Vikings tenait un peu la baraque. Malheureusement pour eux, la défense allaient vite revenir sur le terrain après un three and out de leur attaque.

Les Packers, notamment grâce à une réception du TE Tom Crabtree qui joua à saute mouton avec le LB Erin Henderson et à une réception de 20 yards du WR James Jones légèrement oublié par le FS Harrison Smith, parvinrent jusqu’au 1 yards des Vikings pour 3 points de plus. Mais sans un drop du TE Jermichael Finley sur la deuxième tentative and goal, c’était TD. Certes la réception n’était pas des plus faciles, mais à ce niveau ballon touché, c’est ballon capté. Pour moi, c’est un drop (un de plus) de Finley qui a permis aux Vikings de n’être menés que 10-3 à cet instant.

Ce n’était que partie remise puisque les Vikings n’allaient, à nouveau conserver la balle que 4 jeux, le temps pour Joe Webb de balancer une pizza à 6 yards devant un Jerome Simpson qui avait pris le meilleur sur Sam Shields, de se faire à nouveau sacké (grosse penétration de BJ Raji sur l’action) et à la défense des Packers t’envoyer un message à « All Day ». Not today, sembla dire la défense des Packers en attrapant Peterson sur une action où il aurait pu gagner bien plus que les 6 yards récoltés.

Aaron Rodgers était chaud et le prouva en gagnant  59 yards en trois passes dont 2 captées par Jordy Nelson. Sur la dernière, Rodgers en bootleg sur sa droite  trouva Nelson à 3 yards de la end zone des Vikings. Le FB John Kuhn conclut ce drive par une course plein centre. 4 passes incomplétes de Joe Webb (et des belles, bien hautes ou trop basses au choix) plus tard, les équipes rentraient au vestiaire sur le score de 17-3 pour les locaux. A moins d’un reversement total de tendance, les Vikings pouvaient réserver leurs vacances. Une petite statistique à la mi-temps : Aaron Rodgers était à 14/18 pour 205 et 8 receveurs différents, Joe Webb à 3/12 pour 29 yards.

Les Packers ne leur ont pas laissé le temps d’espérer au retour des vestaires en enquillant un drive de 80 yards (12 jeux et 5 : 30 de temps consommé) et un TD de 9 yards de Rodgers pour Kuhn. 24-3 pour les Packers. Fin du match, enfin presque. Les Packers contrôlèrent tranquillement Peterson .Joe Webb après un festival de passes ratées, réussit deux passes de suite en toute fin de match pour le WR Michael Jenkins pour 66 yards dont 50 yards pour un TD de l’honneur.

Les Packers mettent fin à une série de deux défaites de suite à Lambeau Field en play-offs (contre les Giants à chaque fois) et se rendront à San Francisco confiants dans leur capacité défensive.

Les statistiques en plus : Aaron Rodgers a lancé pour 272 yards et s’est connecté avec 10 receveurs différents, record pour un match de play-offs. Peterson a gagné 99 yards mais n’ a été décisif que lors du premier drive.

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