Analyse : Baltimore Ravens – Denver Broncos (Supychou)

Baltimore Ravens 38 – 35 (2OT) Denver Broncos
Pour rentrer dans l’Histoire

Ce match de Division annonçait l’affrontement entre 2 des meilleurs joueurs à leur poste. Il s’agissait surtout du match retour de la saison régulière, dans lequel les Ravens s’étaient faits humilier. Mais cette fois-ci, la donne était tout autre. Les Ravens avaient récupéré quasiment tous leurs blessés, et leur motivation est à son comble afin de permettre à Lewis de finir sa carrière en beauté. Et malgré une déculottée annoncée (par le plus grand nombre) pour les Ravens, il n’en fut rien lors de ce match épique.

Flacco allait-il continuer ses bons matchs de Playoffs ? Ou allait-il retomber dans ses travers et son irrégularité légendaire ? La réponse fut simple.
Joe Flacco a, une fois de plus, été peu précis. Mais même en étant peu précis, il possède une arme redoutable : son bras surpuissant. Et lorsqu’il est entouré d’une Oline aussi bonne et lui laissant suffisamment de temps, il s’avère être un QB réellement dangereux. Leur adversaire du jour en a fait les frahttp://gridironrats.com/wp-content/uploads/2013/01/Jacoby-Jones.jpgis. Tout simplement, sur ses 4 « big play » de plus de 20 yards, 3 se sont conclus par un TD. Alors même s’il éprouve des difficultés à lancer la balle dès qu’il subit un minimum de pression ou qu’il doit sortir de sa poche, il reste décisif aux moments cruciaux et a permis à son équipe de son rester au contact tout au long du match. Son abnégation et sa manie (bonne ou mauvaise) à vouloir lancer loin auraient pu lui jouer des tours ce match. Mais il n’en fut rien, et même au contraire, cela fut primordial sur ce match. En témoigne son dernier TD de 70y pour Jacoby Jones, permettant à son équipe d’arracher les prolongations à 30 secondes de la fin du match. Tout un symbole…

Evidemment, Flacco a avec lui un corps de receveurs très intéressant. Et ces armes peuvent venir de partout. Mis à part les receveurs aux mains de glu (j’ai nommé Boldin et Pitta), Flacco a aussi la chance d’avoir un des receveurs les plus rapides de la Nhttp://cdn3.sbnation.com/uploads/chorus_image/image/6471265/159358336.0_standard_352.0.jpgFL. Et sur ce match, Torrey Smith a montré que ses qualités n’étaient pas usurpées. Pourtant, il avait fort à faire avec en face de lui, un CB vétéran multi-ProBowler. Il l’a tout simplement humilié lors de ce match, le prenant facilement de vitesse et le feintant régulièrement. Et s’il y a un compartiment où Smith s’est amélioré, c’est au niveau de ses catch. En se défaisant si aisément du marquage adverse, il put réceptionner 2 longues passes pour TD (59y et 32y) qui permirent à chaque fois à son équipe de revenir à égalité. Un très gros danger à surveiller de près pour le prochain adversaire des Corbeaux.
Il faut l’avouer, il n’y a rien de mieux pour réussir un match qu’une attaque dangereuse dans tous les compartiments du jeu. Et Ray Rice a prouvé une nouvelle fois qu’il était un grand RB, par le talent. Faisant pourtant face à une des meilleures défenses de NFL (3ème contre la course), Rice réussit suffisamment de courses « extérieures » pour prendre à défaut cette défense. Prenant parfaitement les trous que son OL lui offrait, suivant excellemment son FB, il fut un danger tout au long du match, permettant par la même occasion à son équipe d’égaliser dans le 3ème QT. Et lorsqu’un RB est dangereux, cela ouvre des possibilités de play-action à son QB (demandez à Schaub).
Un match quasiment parfait du côté de l’attaque, où seule la précision de Flacco est encore à améliorer.

Du côté de la défense, ce fut une nouvelle fois bien mieux que pendant la saison régulière.
Emmenés par leur leader de toujours, Ray Lewis, les Ravens ont rapidement obligé Manning a tenté plus de passes tant le jeu de course adverse fut bien arrêté. Et s’il y a un joueur qui est l’artisan de cette réussite, c’est bien lehttp://extras.mnginteractive.com/live/media/site36/2013/0112/20130112__peyton-manning-broncos-ray-lewis-011213~p1_300.jpg grand Lewis. Rarement pris à défaut, il fut toujours au bon endroit pour stopper les coureurs adverses. Ses 17 (!!!) plaquages (dont 1 pour perte) font de lui le leader incontesté dans ce secteur du jeu. Et comment réussir à maîtriser une des meilleures attaques de la NFL ? Simplement en ayant tous ses ProBowler à leur meilleur niveau. Ce fut aussi le cas pour Terrell Suggs qui, après une fin de saison en dent de scie suite à son retour de blessure, fut impérial dans tous les compartiments du jeu. Mettant une grosse pression sur le QB (2 sacks) tout au long du match, il l’empêcha clairement d’être dans les meilleures dispositions pour lancer. Ajoutez à cela ses 10 plaquages précieux contre le jeu de course et vous avez un front seven ultra dominateur.
L’autre bon match est venu de Corey Graham. Et à force de réaliser ce genre de performance, ce n’est vraiment plus une surprise. Remplissant parfaitement son rôle de CB1, il fut un des grands artisans de la victoire des Ravens (l’homme du match?). Malgré quelques jeux où il se laissa abuser par les block, il illumina le match défensif de Baltimore grâce à ses 2 interceptions. La première, retournée jusqu’au TD offrit à Baltimore un avantage bref. La seconde, arrêta Manning pendant l’OT et permit à son équipe de marquer le FG de la victoire.
Encore un gros match pour ce joueur recruté dans le but d’améliorer une ST catastrophique l’an dernier (et sur ce match), et qui est passé de CB4 à CB1 (à cause tout de même de plusieurs blessures à ce poste). Un playmaker discret en bref.

Les Denver Broncos arrivaient eux à ce match, en pleine confiance (peut-être trop?). Annoncés comme ultra favoris pour ce match, voire pour le SuperBowl, ils ont finalement déchanté, à cause d’erreurs graves faites à des moments pourtant cruciaux.
Peyton Manning espérait emmener son équipe le plus loin possible pour son rhttp://blogs.denverpost.com/broncos/files/2013/01/peyton-manning-tackle-ravens-011213-270x309.jpgetour en Playoff. Malheureusement, c’est une nouvelle défaite en post-saison dès son premier match. Pourtant, son match n’était pas si mauvais que ça, malgré ses 2 interceptions à des moments critiques. Il faut dire que son OL a éprouvé beaucoup de difficultés à contenir le passrush adverse, chose dont Manning n’avait pas souvent eu l’habitude au long de la saison. Eprouvant quelques difficultés à trouver ses receveurs dans le backfield, il concentra ses passes sur des courtes ou des screen, fonctionnant parfaitement il est vrai, mais trop prévisible et insuffisamment dangereux pour prendre à défaut la défense adverse (malgré 2 TDs grâce à des screen pour Demaryius Thomas et Moreno). Le manque de risque et la pression qu’a subi Manning, ajoutés aux 2 turnover au pire des moments, ont clairement tué les espoirs de Denver.

L’attaque des Broncos a éprouvé de grandes difficultés à se défaire du marquage adverse. Malgré tout, Eric Decker tire son épingle du jeu (bien aidé par le maillon faible adverse, Cary Williams) réceptionnant 6 balles pour 84y. La plupart de ses réceptions ont été réalisées sur des passes courtes, son vis-à-vis lui laisshttp://sinfl.files.wordpress.com/2013/01/trindon-holliday.jpg?w=298&h=276ant à chaque fois 15y de marge. Ses mains sures font de lui une cible intéressante pour Manning dans ce genre de match.
Et malheureusement pour Denver, ses RBs ont eu, eux aussi, du mal à être flamboyant afin de varier les dangers. Après un début de match difficile à la course, la blessure de Knowshon Moreno aurait pu être encore plus préjudiciable. Mais son backup, le rookie Ronnie Hillman a joué son jeu. Il offrit une gamme intéressante de solutions pour son QB, que ce soit à la course ou à la passe. Mais lui aussi eut du mal à contenir le passrush adverse.
Insuffisant pour parvenir à avancer convenablement et faire gagner son équipe.

La (mauvaise) surprise est venue de la défense. Pourtant excellente pendant la saison régulière, celle-ci a pris l’eau lors de ce match, commettant de nombreuses erreurs punies immédiatement par des TDs adverses. A commencer par la secondary, où Champ Bailey est apparu dépassé et hors coup face ahttp://media.timesfreepress.com/img/photos/2013/01/12/Ravens_Broncos_Football_t618.jpg?ba5b5b122dd3d37cc13d83e92a6a0ec0d5bfa32au jeune Smith. Il est coupable sur 2 des 3 TDs aériens, manquant clairement de vitesse et d’agilité pour suivre les mouvements de son vis-à-vis. Une performance bien loin de celles réalisées cette année. L’autre mauvaise surprise est venue du point faible des Broncos, leurs safety. Et plus précisément du sophomore Rahim Moore. Bien que réussissant à effectuer quelques stops défensifs (7 plaquages au final), il fut incapable de contester les balles lancées par Flacco. Et même pire, il se retrouve clairement coupable sur le dernier TD de 70y, voulant anticiper trop tôt pour intercepter et ratant complètement son saut, laissant ainsi Baltimore égaliser. Un très mauvais choix au pire des moments.
Mais, une fois n’est pas coutume pour Denver, un joueur est parvenu à sortir du lot. Et il s’agit une nouvelle fois de Von Miller. Malgré un rendement légèrement moins visible, il fut l’un des seuls à mettre une pression sur le QB adverse, récompensé notamment par un sack. Difficile à contourner et éviter lorsque l’on passe à côté de lui, il réussit de nombreux plaquages décisifs et finit tout naturellement meilleur plaqueur de son équipe avec 9 plaquages (et sûrement meilleur joueur du côté des Broncos, si on ne compte pas Holliday).
Malgré tout, cette défense est clairement talentueuse et ne manquera pas de rebondir dès la saison prochaine.

Les petites stats en plus :
– Grâce à un PR de 90y et un KR de 104y, Trindon Holliday apporte un nouveau record en NFL pour un match de Playoff en terme de yards retournés (avec un total final de 248y).
– Le PR de 90y d’Holliday devient également le PR le plus long de l’Histoire de la NFL en Playoff.
– Les 2 TDs de Torrey Smith font de lui le meilleur receveur de l’Histoire des Ravens en Playoff avec un total de 3 TDs reçus (au bout de sa 2ème année seulement).

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